Fiction 118 by Collectif

Fiction 118 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastiques, Nouvelles
Éditeur: opta
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


La bête à cinq doigts

W. F. Harvey

La « bête » dont il va être question ici a intéressé, intrigué, fasciné nombre de conteurs et de romanciers. Gérard de Nerval, Guy de Maupassant, Jean Lorrain, Mathilde Serao, Maurice Renard, W. W. Jacobs, voire Jean Ray, Thomas Owen, Jacques Sternberg et Georges Langelaan, s'en sont, entre autres, inspirés. Plus récemment encore, un nouveau venu, Sylvain Latour (voir le compte rendu de son recueil dans notre n° 80), lui a consacré un récit qui n'est pas sans offrir de bien troublantes analogies avec la présente « Bête à cinq doigts ».

Nous ne savons, pour notre part, qu'assez peu de choses de son auteur, William Fryer Harvey. Et nous ne connaissons guère de lui, en plus de l'étrange histoire qui va suivre, qu'une brève nouvelle, « August's heat » (Chaleur d'août) dont la concision et la chute elliptique atteignent à un effet surprenant. Né en Angleterre, dans le Yorkshire, en 1885, d'une famille de quakers, W. F. Harvey achève ses études classiques au Balliol College d'Oxford ; puis il se rend à Leeds et y passe avec succès un doctorat en médecine. Divers métiers, dont celui d'éducateur, le sollicitent et l'occupent alors, cependant qu'il commence à écrire ses premiers récits d'horreur et de mystère. Au cours de la première guerre mondiale, il sert dans la Royal Navy, avec le grade de lieutenant, à titre de chirurgien de marine. Par la suite, s'étant marié, il vit quelque temps en Suisse, puis rentre en Angleterre, s'installe d'abord à Weybridge et, finalement, à Letchworth où il meurt le 4 juin 1937.

Nous avons relevé dans différentes bibliographies de langue anglaise les titres de huit de ses ouvrages : il y a là des romans, cinq recueils de nouvelles étranges ou fantastiques et une autobiographie qu'il a abondamment illustrée de sa main, mais que nous n'avons pas pu consulter. L'un des cinq recueils s'intitule « The beast with five fingers » (La bête à cinq doigts) ; et c'est naturellement de ce volume qu'est extraite l'histoire qu'on va lire et qui renouvelle avec bonheur, en le poussant à l'extrême, un thème qu'on pouvait croire pleinement exploité. Rappelons enfin que Robert Florey a réalisé à Hollywood, en 1947, un film inspiré de « La bête à cinq doigts » et qu'on a pu voir sous ce titre à Paris.

•

Je crois bien que cette histoire a commencé avec Adrian Borlsover, que j'ai rencontré alors que j'étais encore un enfant et lui, déjà un vieil homme. Mon père l'avait prié de passer chez nous à propos d'une souscription ; et, avant de prendre congé, Mr. Borlsover avait posé sa main droite sur ma tête en manière de bénédiction. Je n'oublierai jamais l'appréhension avec laquelle je regardai son visage, ni que ce fut là la première fois que je me rendis compte que des yeux pouvaient fort bien être noirs, magnifiques, ardents et, cependant, ne rien voir.

Car Adrian Borlsover était aveugle.

C'était un homme extraordinaire, issu d'une famille singulièrement excentrique. Les rejetons mâles des



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.